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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/199

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M. Alexandre les retira d’un rayon et les déposa sur le comptoir.

Cota alla à la porte du magasin et regarda pendant quelques instants dans la rue : la plus grande solitude y régnait ; toute la population était à la fête.

— Mon Dieu ! dit-il en prenant un des paquets au hasard et en considérant nonchalamment chaque carte à l’endroit et à l’envers, vos jeux ne valent rien du tout !

— Pourquoi donc ? s’écria avec feu M. Alexandre.

— Mais parce que toutes ces cartes sont reconnaissables grâce à des défauts de peinture ou de carton, répondit Cota. Le hasard les a biseautées.

— Bah ! vraiment, je n’y vois pourtant aucun défaut !

— Vous croyez, dit Cota, qui prenant le paquet qu’il avait déjà examiné, se mit à le mêler avec une vitesse incroyable. — Eh bien ! voici ce qui vous prouve que vous êtes dans l’erreur.

Le Mexicain, en parlant ainsi, se mit à nommer, avant de les retourner, toutes les cartes les unes après les autres, et cela sans se tromper une seule fois.

— Eh bien ! dit-il après avoir accompli très-naturellement ce tour de force inouï qui nous avait ren-