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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/209

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il m’en reste à peu près dix mille, et je tiens à les conserver.

— Comment ! vous avez encore dix mille piastres ? dit le Tecualtiche d’un air piqué.

— Oui, cher ami, répondit Cota, c’est-à-dire de quoi devenir un jour millionnaire.

Cette révélation de Cota avait été, à ce qu’il paraît, droit au cœur du nouveau marié ; car, quittant aussitôt son air arrogant, il se mit à combler son ex-rival de gracieuses prévenances. Cependant Cota, tout en recevant fort galamment ces avances, ne cédait pas et refusait avec obstination de tenter de nouveau les hasards du monte. Vint pourtant un moment, où, sous peine de passer pour une nature mesquine et pusillanime, il dut se rendre.

— Puisque vous l’exigez absolument, très-cher compadre, dit-il, je jouerai ; mais là, d’honneur, c’est bien contre mon désir !

— Eh bien ! commençons aussitôt, s’écria le Tecualtiche. À présent, oui, je tiens la banque avec plaisir.

Tous les ponteurs se disposèrent à commencer le combat, et l’Indien voyant enfin Cota assis devant le tapis vert, prit un jeu de cartes et se mit à le tailler.

— Ah ! pardon, très-cher ami, dit Cota en l’arrê-