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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/208

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La partie quotidienne de monte ne tarda guère à s’engager, et le Tecualtiche fut prié, ainsi que cela devait être, de tenir la banque.

— Bah ! dit l’heureux Indien, cela ne vaut guère la peine que je me dérange, il n’y a point ici de joueur de mon savoir ! j’eusse été volontiers banquier du temps de Cota, mais depuis que ce malheureux a payé si cher sa présomption et sa hardiesse, je me trouve isolé dans ma force et ma grandeur.

— Plus bas donc ! dit à demi-voix un ranchero en s’adressant au Tecualtiche, ne savez-vous point que Cota est ici qui vous écoute ?

— Ah ! le seigneur Cota est ici, répéta l’Indien à haute voix ; eh bien donc ! pourquoi se tient-il si prudemment éloigné du tapis ! Il a tort d’avoir peur de moi. Je suis un vainqueur clément, et je lui pardonne sa défaite.

Tous les yeux se retournèrent aussitôt vers un coin du salon où Cota se tenait, pour ainsi dire, blotti dans l’ombre.

— Merci, cher compadre, dit le petit Mexicain, mais je ne joue plus.

— Par peur ou par impuissance ?

— Par prudence. Malgré les cinquante mille piastres que j’ai eu le plaisir de vous compter ce matin,