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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/211

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— Non, non, je n’aimerai jamais que vous, dit la jeune femme ; mais je vous en conjure, au nom de la tendresse que vous prétendez avoir pour moi, emmenez-moi d’ici, partons.

— Folle ! répondit le Tecualtiche, en reprenant son air superbe, que peux-tu craindre ?

— Oui, je le sais, vous êtes fort adroit, et puissant… mais j’ai peur… j’ai peur… Oh ! venez, venez.

— Ce serait le déshonneur, dit l’Indien, qui, se sentant près de céder, abandonna Lola et alla se joindre à un groupe d’invités.

Une bonne demi-heure s’était écoulée et le domestique que le curé avait, envoyé pour acheter des cartes neuves ne revenait pas. Je regardai Cota : il était impassible et, ne semblait nullement inquiet.

Enfin la porte s’ouvrit et le domestique entra.

— Bête brute ! lui cria le révérend Ignacio en colère, ne pouvais-tu pas te presser davantage ?

— Dam ! señor cura, répondit celui-ci, il n’y a point de ma faute. J’ai fait inutilement tous les magasins de la ville… je n’ai pu trouver de cartes nulle part.

Cota, que je ne perdais pas de vue, devint blême, et je suis persuadé que, sans l’empire inouï qu’il savait exercer sur sa volonté, il serait tombé évanoui.