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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/212

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— Ainsi, tu reviens les mains vides, animal ? reprit Ignacio furieux.

— Mais à peu près, mon maître, excepté toutefois trois paquets de cartes que je me suis procurés chez le marchand français.

Cota ne put retenir un soupir de satisfaction, et le sang lui revint au visage.

— Eh bien, c’est tout ce qu’il nous faut pour le moment, dit le curé, nous verrons demain à nous approvisionner ailleurs.

— Commençons donc la partie, s’écria le Tecualtiche, en prenant de nouveau possession de sa chaise de banquier, et en détournant ses yeux de ceux de Lola, dont le muet et tendre langage l’engageait au départ.

— Je dois me soumettre, puisque vous l’exigez impérieusement, mon bon compadre, dit Cota d’un air dolent ; mais, je vous le répète, c’est bien contre ma volonté !

Cette fois le drame m’intéressait au dernier point, mais je ne songeais plus, ainsi que cela m’était arrivé la veille, à éviter poltronnement les émotions que sa représentation devait me causer, et je restai bravement à mon poste, sur le premier rang.

Ce fut au milieu d’un profond silence que la partie