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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/222

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ces énormes coffres-forts que tous les joueurs mexicains de quelque importance possèdent toujours chez eux, voici cent talegas[1] que je viens de compter à l’instant même, veuillez les vérifier à votre tour.

— Ah ! cher compadre, s’écria Cota indigné, au nom du ciel, pour qui donc me prenez-vous ?… je suis un caballero et non un négociant… votre parole me suffit.

— À présent, señor, reprit le Tecualtiche pâle et tremblant par suite de l’effort surhumain qu’il faisait pour cacher son émotion, il ne me reste plus qu’à me retirer.

— Mais un instant donc, cher ami, s’écria Cota en retenant son rival, on ne se quitte pas comme cela, et j’ai deux mots à vous dire… vous êtes ruiné… n’est-ce pas ?

— Il me reste vingt piastres à peine, mais je ne désespère pas pour cela de l’avenir, répondit le Tecualtiche en se contraignant toujours.

— Et vous avez d’autant plus raison que j’y ai déjà songé, moi, à votre avenir, dit Cota en accompagnant ces paroles d’un gracieux sourire.

— Vous ? s’écria le Tecualtiche fort étonné.

— Oui, moi. Veuillez m’écouter. Voici déjà quel-

  1. Sac de fil d’aloès renfermant ordinairement mille piastres.