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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/229

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condes après, une détonation d’arme à feu retentit et fut immédiatement suivie d’un cri lamentable… Cota ne put s’empêcher de tressaillir, et son visage, d’ordinaire si impassible, refléta un sentiment véritable d’anxiété… Quelques secondes après, lorsque la tempête éclaira de nouveau la campagne, Cota ne vit plus qu’un seul cavalier qui continuait son chemin… Sa figure reprit alors son expression habituelle d’indifférence et d’humilité, puis s’approchant de Lola, il lui dit :

— C’est moi, señora, qui crains à présent d’être importun en restant plus longtemps ici… car, à parler franchement, je crois le seigneur Tecualtiche parti pour un assez long voyage…

— Par votre ordre, seigneur ? demanda Lola, que cette nouvelle ne sembla pas surprendre.

— Oui, señora, mais dans votre intérêt.

— Oh ! seigneur Cota, s’écria Lola en laissant glisser, par un geste charmant de coquetterie, sa mantille blanche sur ses épaules… Oh ! seigneur Cota, vous êtes fort, implacable et invincible comme le destin… Oh ! que ne vous ai-je compris plus tôt… ajouta-t-elle en regardant le petit Mexicain avec des yeux exprimant sinon l’amour, du moins l’espérance et la crainte.

— Señora ! s’écria Cota en lui saisissant la main