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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/228

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voici un coup de tonnerre qui nous présage un fort orage, et il ne serait pas prudent par un temps pareil de vous aventurer dehors avec le costume que vous portez.

— Vous avez raison, señor ; alors j’attendrai.

Lola s’assit dans un fauteuil de jonc verni découpé à jour, et Cota alla se mettre à la fenêtre.

L’orage ne tarda pas à se déchaîner avec fureur : de fréquents éclairs illuminaient l’horizon, qui ressemblait au cratère d’un volcan en flammes, et le tonnerre, grondant de cette voix terrible dont ceux-là seuls qui ont vécu sous l’équateur peuvent avoir une idée, faisait retentir les échos de ses formidables mugissements.

Cota, debout à la fenêtre ouverte, paraissait insensible au spectacle sublime qu’il avait devant les yeux. À chaque nouvel éclair, son regard plongeait dans les sinuosités de la route conduisant de Cosala à Mazatlan, route tortueuse, brisée, grimpant aux flancs des montagnes et s’enfonçant dans de profondes vallées. Tout à coup Cota pencha vivement le corps en dehors de la fenêtre ; à la lueur éblouissante d’un éclair, il venait d’apercevoir deux cavaliers, lancés à fond de train et dont l’un semblait poursuivre l’autre. Tous les deux avaient le sabre à la main : l’horizon rentra bientôt dans l’obscurité, puis quelques se-