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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/23

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puis, fixant d’un regard hautain et provocateur ceux qui l’entouraient.

— Quel est celui d’entre vous, s’écria-t-il, qui veut parier cent piastres, contre moi, qu’avant deux jours d’ici la señora Jesusita sera ma maîtresse. Voyons qui parie ?

— Moi ! dit une voix qui sortit du groupe des auditeurs.

Tous les yeux se retournèrent vers celui qui venait de relever aussi lestement et avec si peu d’hésitation le défi du capitaine : je reconnus l’homme aux bottines, le gagnant de la dernière partie de loto.

— Vous tenez mon pari ? lui demanda Bravaduria un peu étonné.

— Je crois bien que je le tiens ! répondit le joueur. Seulement, veuillez, je vous prie m’apprendre ce dont il s’agit.

— N’avez-vous pas entendu ?

— Rien, si ce n’est que vous proposiez un pari. Or, je me suis fait un cas de conscience d’accepter, toutes les fois que je suis en gain, tous les paris que l’on propose. Puis-je à présent savoir sur quel sujet porte notre pari ?

— Sur la vertu d’une femme, dit le capitaine.

— Ah ! diable ! Je n’ai pas eu la main heureuse.