— Oh ! je comprends le langage de vos yeux, — reprit-il tristement ; — vous vous figurez parler à un insensé. Mon nom va vous rassurer, je l’espère, tout en vous expliquant ma colère : je me nomme Rafael Quirino.
— Ah ! c’est vous qui êtes Rafael Quirino ? — répétai-je machinalement.
Le fait est que ce nom de Rafael Quirino m’était parfaitement inconnu.
— Vous êtes Mexicain, sans doute ? — repris-je peu après, afin de ne pas laisser tomber cette conversation qui commençait à m’intéresser.
Le propriétaire des mines d’or du Sacramentel parut fort surpris de ma question.
— Que voulez-vous donc que je sois, sinon Mexicain ? — me dit-il ; — tout le monde sait que Rafael Quirino, le roi des chercheurs d’or, est né en Californie, près du port de San-Francisco.
Cette réponse, en m’expliquant la certaine emphase qu’avait mise Quirino à me décliner son nom, me rappela aussi ce nom enseveli parmi mes nombreux souvenirs de voyage. En effet, je l’avais souvent entendu prononcer en l’année 1845, lors de mon dernier séjour à Monterey.
L’homme que j’avais devant moi, n’était donc pas un fou, c’était au contraire un type rare et curieux de