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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/243

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Son action m’avait tellement, surpris, que je restai un moment sans lui répondre.

— Mais parlez donc !… répondez-moi donc ! — reprit-il avec rage, — que dit-on du Sacremento ?

— On dit que l’on vient d’y découvrir de riches mines d’or !…

— Un placer ou des mines d’or[1] ?

— Un placer, pour nous autres Espagnols, des mines, selon la langue anglaise.

Ma réponse produisit un effet terrible sur mon interlocuteur ; sa pâleur, malgré son teint bronzé, devint livide, ses dents se serrèrent avec force, ses yeux s’illuminèrent de lueurs sinistres ; je crus qu’il allait se trouver mal.

— Quel intérêt s’attache donc pour vous à cette découverte, caballero ? lui demandai-je.

— Quel intérêt ! — répéta-t-il avec un étonnement mêlé de fureur, — l’intérêt que le possesseur porte à sa propriété… Ce placer m’appartenait…

Je le regardai avec compassion, en pensant que j’avais affaire à un fou.

  1. Les endroits d’où l’on extrait, sans travail, à l’état de métal et non en minerai, l’or qui se trouve à fleur de terre, se nomment au Mexique placeres ou bonanzas, et ne ressemblent en rien aux mines. Des placeres, tout aussi riches que celui du Sacramento, ont déjà été découverts dans ce riche pays.