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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/267

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qui se tenait près de moi sur le pont. — N’est-ce pas qu’on y pourrait vivre heureux ?

Le Gambusino étouffa un soupir, puis reprit presque aussitôt d’une voix calme et qui ne trahissait aucune émotion :

— Le port de San Francisco, est, dit-on, le plus beau, le plus vaste du monde… Bien souvent j’ai vu des gens de mer, habitués aux merveilles, rester, comme vous, en extase devant ce magnifique coup d’œil… Voulez-vous me permettre de vous faire les honneurs de ma terre natale ?… Le port est encaissé, comme vous pouvez le remarquer, entre deux baies : celle-ci, là, à votre droite, située au nord, se nomme San Rafael… Cette autre, au sud, est connue sous le nom de Yerba Buena[1], à cause des riches pâturages qui l’avoisinent, et qui nous présentent, aperçus d’ici, toutes les nuances diverses et réunies de la végétation… Ces trois lignes de miroir que vous apercevez au loin et sur la surface desquelles se reflètent de grandes plantes aquatiques, sont trois rivières… Toutes les trois se jettent, après des détours capricieux, dans la baie de San Rafael. La première de ces rivières, la plus rapprochée de nous, s’appelle

  1. Bonne herbe.