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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/268

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San Joaquin ; la deuxième Jesus Maria ; enfin la troisième est celle du Sacramento

— Comment ! ce petit filet d’eau est le Sacramento ! s’écria John Bell avec surprise et en ouvrant de grands yeux, — je n’y vois pourtant pas d’or !…

Nous acquîmes la triste conviction, en descendant à terre, que Quirino s’était beaucoup avancé en s’engageant à nous procurer des montures et des serviteurs. La ville de San Francisco, jadis si remarquablement gaie et si animée, présentait l’aspect d’un abandon complet ; c’était à peine si, de temps à autre, la présence d’une vieille femme, d’un tout jeune enfant ou d’un vieillard courbé par l’âge, animait la solitude des rues. Du reste, je remarquai que femme, enfant ou vieillard, tous se découvraient respectueusement dès qu’ils apercevaient le Gambusino. Don Rafael recevait ces hommages avec l’indifférence d’un homme qui y est habitué.

Nous étions à délibérer sur un parti à prendre, quand un secours, auquel nous ne songions guère, nous arriva fort à propos pour nous tirer d’embarras. C’était l’équipage de la goëlette, — cinq hommes en tout, — qui désertait et venait nous offrir ses services. Ces braves matelots, — qui s’inquiétaient fort peu de leur capitaine, resté solitaire à bord, — vou-