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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/269

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laient aller tenter la fortune au Sacramento. Nous nous empressâmes d’accepter leur concours.

Rafael Quirino se procura presque aussitôt, à assez bon compte, d’excellentes mules, de vieilles selles et des bâts de rebut, et nous nous mîmes en route sans plus tarder.

La haute Californie, il y a peu de temps[1] le plus vaste département du Mexique, en était aussi sans contredit le plus riche et le plus fertile. Il fournissait à lui seul de blé, de cuirs, de farine et de tasajo, ou viande séchée au soleil, non-seulement une grande étendue de la côte Pacifique, mais encore tout l’intérieur des terres du département de Senora y Cinalo. Cependant, au moment où nous le traversâmes, les haciendas (fermes) délaissées, les troupeaux errants, le silence de mort qui régnait, le faisaient ressembler à une terre maudite et dont les habitants auraient fui, chassés par quelque terrible fléau, par une de ces catastrophes immenses, comme en renferment les annales de la nature. Les villages de Bodega et Sonoma nous offrirent une hospitalité sans hôte.

Le sixième jour après notre départ de Monterey, nous atteignîmes, à la nuit tombante, un petit fort occupé par des troupes américaines.

  1. Cédée depuis la dernière guerre aux États-Unis, par le Mexique.