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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/272

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supporter, les dangereuses et brusques transitions d’atmosphère, par lesquelles nous avions passé, ces journées brûlantes et sèches, ces nuits glaciales et remplies d’une rosée abondante, continuelle, froide comme une pluie d’hiver, nous tenaient continuellement sur le seuil d’une grave maladie. — Quant à Rafael Quirino, ce long voyage avait été pour lui une promenade d’agrément, Je n’avais pas vu une fois ses jambes fléchir de fatigue, son front s’humecter de sueur.

Il était près de deux heures lorsque nous arrivâmes au placer du Sacramento.

Jamais voyageur n’éprouva une plus complète désillusion en trouvant un site longtemps rêvé, tout différent de l’image qu’il avait pu s’en faire, que ne me causa l’aspect du fameux placer d’or. — D’abord, rien de triste comme la vallée du Sacramento : une végétation assez riche, il est vrai, mais bourgeoise, mesquine et interrompue par de vastes langues d’un gris noir, végétation qu’on apercevait dans tous ses détails du premier coup d’œil, couvrait, jusqu’à l’horizon, d’une nappe couleur vert sombre, un terrain uni et dénué d’accidents. Quelques bouquets d’arbres, disséminés dans la vallée, rompaient seuls, avec une colline située à notre gauche, la monotonie de cette perspective droite et plane. Enfin le Sacramento,