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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/277

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suffisamment pour vous permettre de repartir cette nuit même…

— Comment ! repartir ? demanda John Bell avec inquiétude. Et pour où donc ?

— Pour le véritable placer du Sacramento, dont nous sommes encore éloignés de près de huit lieues…

— Que m’apprenez-vous là ?… Est-il possible qu’un placer où de misérables Indiens gagnent jusqu’à cinquante piastres par jour ne soit pas un placer complet ?… Que verrons-nous donc huit lieues plus loin ?… de l’or au lieu de sable sans doute…

— Pas précisément ; mais un sol encore plus riche que celui-ci… non pas peut-être sous le rapport de la poudre, mais sous celui des grains qu’on y trouve… J’ai vu de ces grains peser jusqu’à dix livres et plus.

— Partons tout de suite, s’écria John Bell, ne songeant plus à la fatigue.

Malgré l’enthousiasme et les supplications de notre avide compagnon de route, nous ne nous installâmes pas moins au pied de la colline. Cette colline, peu escarpée, portait attachées à ses flancs une infinité de petites cabanes construites, les unes en feuillage, les autres en gros coutil.

— Voulez-vous me prêter votre carabine ? me demanda Quirino à travers le rideau qui servait de porte