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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/278

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à ma tente. Je vais aller tuer un chevreuil pour notre dîner.

— Vous n’êtes donc pas fatigué !

— Et de quoi !… à moins toutefois que ce ne soit d’inaction… À tantôt… merci.

Quand Quirino revint, il était dix heures ; j’en avais dormi quatre sans interruption.

— Tenez ! voici une belle bête, nous dit-il en jetant, un magnifique chevreuil à mes pieds. On m’en a déjà offert, sur ma route, deux onces d’or…

— Il fallait le donner, — s’écria John Bell. — Nous aurions partagé les deux onces entre nous trois. Le déjeuner de demain ne nous en eût semblé que meilleur…

Une heure plus tard, le chevreuil, cuit à point et tout d’une pièce, par les soins de Quirino, nous offrait un splendide repas. John Bell absorba à lui seul autant de nourriture que Rafael Quirino, les matelots et moi réunis. Toutefois, après chaque bouchée, il reprochait amèrement au Gambusino de n’avoir point accepté les deux onces.

Après tout, qui sait, peut-être l’excellent Américain mangeait-il ainsi de désespoir ?

À une heure du matin, nous nous remîmes en route. À dix heures, nous étions arrivés. Cette fois, le paysage qui nous entourait ne ressemblait en rien