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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/288

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pressée, montraient qu’il venait de faire une course longue et rapide. Son premier regard fut pour la source d’eau vive, dont j’ai déjà parlé, sa première action d’y plonger son chiquihuite, de l’en retirer plein et de boire avec avidité.

— Voilà un homme moins prudent et plus heureux que moi, — dis-je à Quirino.

Quien sabe[1] ? Qui sait ? — me répondit-il en hochant la tête.

Les Indiens ayant ramassé leurs pelles et leurs chiquihuites, nous nous mîmes en route. Quirino marchait en avant de nous et nous guidait.

J’aperçus toutefois, avant de partir, l’Américain qui piochait avec autant d’ardeur que de sans-façon la place naguère occupée par les Indiens que le Gambusino venait d’embaucher si légèrement pour mon compte.

Quirino marcha pendant une heure environ, en se dirigeant toujours vers le nord, sans retourner une fois la tête de notre côté, sans prononcer une parole. Les Indiens le suivaient d’un air respectueux. Je conjecturai que celui d’entre eux qui semblait l’avoir reconnu leur avait appris le nom célèbre et la qualité vénérée du Gambusino.

  1. Locution favorite des Mexicains. Ils l’emploient aussi fréquemment que l’Anglais se sert du mot indeed (en vérité).