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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/287

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— Oui, Seigneurie, vingt piastres !

— Voulez-vous travailler pour le compte de sa Seigneurie ?… il vous payera quarante piastres par jour.

— Certes, Seigneurie !

— Marché conclu ! Ramassez vos pelles et vos chiquihuites et suivez-nous sans plus tarder.

— Ah çà ! señor don Rafael, — dis-je à demi-voix au Gambusino, pendant que les Indiens obéissaient à son ordre, — vous venez de me mettre dans une singulière position en concluant ce traité…

— Pourquoi donc ?

— Mais parce qu’il m’impose tout simplement à 600 piastres par jour.

— Comment cela ?

— Certes… Quinze ouvriers à 40 piastres par tête font bien, si la multiplication n’est pas une fantaisie, 600 piastres.

— Que vous importe de payer 600 piastres, s’il vous en reste encore 500 de bénéfices ?…

— Oh ! s’il en est ainsi… je n’y comprends plus rien… et je me tais.

Je finissais à peine de prononcer cette phrase, quand l’Américain que nous apercevions déjà depuis longtemps arriva. Son front ruisselant de sueur, ses vêtements couverts de poussière, sa respiration op-