Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/292

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qui est jeune et vigoureux, se portait ce matin à ravir… le voici cadavre !

— Et quelle peut être la cause d’une catastrophe si terrible et si subite, don Rafael ?

— Qui sait ? probablement une imprudence… Ah ! je me rappelle. L’Américain moins bien conseillé que vous, n’a-t-il pas été boire à la source voisine ? Oui c’est cela… le froid l’aura saisi.

— Mais, don Rafael, un verre d’eau froide ne tue pas comme une balle.

— Dam ! c’est selon. Si cette eau a été empoisonnée, par exemple, par la chute fortuite de quelque plante vénéneuse.

— Que m’apprenez-vous là ? — m’écriai-je avec horreur, — vous croyez que les Indiens avaient empoisonné la source ?

— Qui sait ? Les Indiens sont vindicatifs quand on les froisse dans leurs intérêts, et ils manient bien habilement le poison. Je n’ai jamais bu, pour mon compte, dans aucun placer, de l’eau d’une source près de laquelle se voyaient des empreintes humaines. Après tout, chacun a ses habitudes et ses manies. Remettons-nous en route.

Dès ce moment, il devint évident pour moi que le Gambusino, en m’empêchant, grâce à sa prodigieuse sagacité, de me désaltérer la première fois que j’en