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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/307

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déjà livré à la cupidité des chercheurs d’or… Je pourrais, poussé par le besoin ou par un caprice, ramasser dans le sol du Sacramento quelques poignées d’or, mais voilà tout. Vous n’épouseriez pas une belle courtisane souillée par de vénales amours, n’est-ce pas ? Eh bien ! de même, je ne m’enrichirai jamais, moi, par l’exploitation d’un placer souillé par les rascadores… Un dernier mot, pour en finir : les bienveillants reproches que vous m’adressez me font mal, et ne peuvent en rien changer ma résolution… faites m’en grâce, je vous en supplie…

— C’est bien, don Rafael… je me tairai.

— Merci. — À présent, dites-moi, vous trouverai-je, dans une heure d’ici, prêt à me suivre ?

— Oui, Rafael.

— Très-bien. Mettez vos grandes guêtres de cuir, remplissez votre gourde d’eau-de-vie, votre corne de buffle de poudre, et nettoyez soigneusement votre bonne carabine. À revoir. — Ah ! j’oubliais… faites un trou dans le sol de votre tente et cachez-y votre or…

Rafael Quirino était l’exactitude en personne.

L’heure allait expirer quand il revint.

J’avais ponctuellement suivi ses recommandations, et il me trouva prêt à le suivre. Le costume du Gambusino ne différait en rien du mien, si ce n’est toute-