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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/311

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velle lanière de tasajo, avant de nous mettre en route.

Cette seconde journée me parut plus fatigante encore que la première. Le terrain, de plus en plus raboteux et accidenté, retardait notre marche et la rendait pénible.

Ce fut à peine si, pendant cette seconde étape, nous aperçûmes trois à quatre rascadores. À six heures précises, don Rafael s’arrêta, ainsi que la veille ; il était temps, mes jambes se refusaient à supporter le poids de mon corps. Je me laissai tomber à terre sans songer à aider mon compagnon à allumer le feu.

— Un peu de courage, ami, — me dit-il en m’apportant mon inévitable morceau de tasajo, — nous avons déjà accompli les deux tiers de notre tâche.

En effet, le lendemain au soir, Rafael m’apprit que nous étions arrivés. Une heure de plus, je serais mort à la peine : je m’endormis sans pouvoir manger.

Le jour suivant, ma première action fut de regarder les objets qui m’environnaient, et que mon accablement de la veille ne m’avait pas permis d’examiner.

Le paysage était loin d’être gai. Devant moi, s’étendaient des plaines recouvertes de hautes herbes et