Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

côtés. Plusieurs de ces reptiles passèrent à un demi-pied à peine de la place où la peur me tenait cloué immobile.

La voix du Gambusino me rappela enfin à moi-même.

— Vous pouvez venir à présent, cher ami, — me criait-il, — les cascabeles[1] sont partis.

Je ne me fis pas répéter cette invitation, et je m’empressai de gravir les roches dont la hauteur pouvait être d’environ vingt à vingt-cinq pieds.

— J’espère qu’ils étaient nombreux ! — me dit Quirino, dès que je l’eus rejoint. — Au moins quatre-vingts ; vraiment, on croirait qu’un génie bienfaisant les avait commis à la garde de cet or que nous allons ravir à la solitude, et dont la circulation dans la société donnera lieu sans doute, plus tard, à bien des bassesses, peut-être aussi à bien des crimes.

— Et où se trouve cet or, don Rafael ?

— Ici ! — me répondit le Gambusino, en me montrant du doigt une excavation en forme d’entonnoir, excavation large d’à peu près cent pas à son orifice, et profonde de vingt à vingt-cinq pieds. — Peu de mots me suffiront, — continua-t-il, — pour dissiper votre étonnement. Les pluies torrentielles qui descen-

  1. Nom du serpent à sonnettes en espagnol ; il vient du mot cascabel, grelot.