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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/329

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— Oui, Rafael, sur l’honneur, je vous le promets !

— Voilà de bonnes paroles. À présent, adieu ! Pensez quelquefois à moi… dans vos prières !

Le Gambusino me serra cordialement la main et se remit rapidement en marche. Pendant longtemps, je le suivis, à la clarté de la lune, d’un œil humide et attendri. Où allait cet homme, qui venait de peser d’un si grand poids dans ma destinée ?… à la mort ou à la gloire ?

Je repris tristement le chemin de ma tente. Je passai ma nuit en proie à des réflexions tristes et mélancoliques, sans pouvoir me livrer de nouveau au sommeil.

Le lendemain, on trouva dans un ravin le cadavre de John Bell accroché sur la pointe d’un rocher. Un coup de poignard lui avait traversé le cœur. On attribua sa mort à une chute, à un accident, et les rascadores pillèrent son or.

Le soir suivant, fidèle à ma promesse, je partis avec le convoi pour Monterey.

J’ai vendu en Angleterre, la semaine dernière, la poudre d’or que j’ai rapportée du Sacramento, pour le somme de 232,000 francs.

Souvent, je pense à Quirino ; je m’attends chaque jour à apprendre la nouvelle qu’un pauvre chercheur d’or vient de découvrir un placer bien autrement merveilleux que celui du Sacramento ; un placer