Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parut celle d’un héros, — par mon âme ! je tuerai comme un chien le premier d’entre vous qui osera le regarder en face.

Mes voleurs, dont je craignis un instant que cette apostrophe plus héroïque que prudente n’enflammât la colère, se retirèrent aussitôt, et je me trouvai seul avec mon libérateur.

— Eh bien ! don Pablo, me dit-il en riant, avais-je tort de vouloir vous accompagner jusqu’à la porte de votre hôtel ?

— Tiens, c’est vous, capitaine ! m’écriai-je tout ahuri en reconnaissant Bravaduria.

— Oui, cher ami, moi-même, qui après avoir démenti, au sujet de la señora Moratin, le proverbe : « Malheureux au jeu, heureux en amour, » suis venu en confirmer un autre par votre entremise : « Qu’un bienfait n’est jamais perdu ; » mais à présent que rien ne me retient plus, bon voyage et mille nouveaux remercîments.

— Capitaine, un seul mot : quels étaient donc ces voleurs dont vous m’avez débarrassé si à propos ?

— Ce n’étaient point des voleurs, don Pablo !

— Vous plaisantez !

— Nullement, ces gens étaient de courtois caballeros que les habitués du cercle que nous venons de quitter vous avaient probablement envoyés en dépu-