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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/43

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je restai sans parole et sans mouvement : le Cid fut vengé. — Votre argent, me demanda de nouveau le même homme qui déjà m’avait ordonné de garder le silence.

Cette interpellation me fut faite d’un ton tellement impérieux, que je jugeai inutile d’y répondre par des paroles : il ne me restait qu’à obéir. Je maudis alors Bravaduria, en songeant que, grâce à son aimable rencontre, je me trouvais dans l’impossibilité de satisfaire mes voleurs : j’eusse emprunté, en ce moment, de l’argent à deux cents pour cent d’intérêts et à un quart-d’heure d’échéance. Je ne savais trop comment sortir de cette position critique, et je voyais approcher avec un effroi bien naturel le moment des explications, lorsqu’une intervention, à laquelle j’étais loin de m’attendre, vint me tirer fort heureusement d’embarras. — A tras, canallas (arrière, canailles) ! s’écria d’une voix vibrante un jeune homme qui se précipita le sabre à la main au milieu de mes agresseurs. Ces derniers, à l’aspect de l’étranger, montrèrent plus de soumission que de peur ; ils s’éloignèrent de moi, il est vrai, mais sans précipitation et comme à regret.

— À présent, coquins, rentrez chez vous et laissez passer ce caballero eu paix, reprit l’étranger de sa même voix vibrante et de commandement, qui me