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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/68

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En ce moment, un bruit de cliquetis de sabres et de chevaux au galop se fit entendre sur la route. Les regards se portèrent du côté d’où venait ce bruit, et nous aperçûmes un alferez, ou sous-lieutenant de dragons, suivi par six soldats, qui se dirigeaient vers le rancho où nous nous trouvions.

— Dieu soit loué, s’écria le sénateur Moratin en se levant de table pour se rendre à la rencontre de l’officier, qui venait de descendre de cheval, nous n’avons plus rien à craindre des voleurs. Un lieutenant et six soldats mexicains peuvent braver cent brigands.

Le lieutenant de dragons, après avoir répondu assez lestement aux politesses du sénateur, s’avança vers les voyageurs.

— Eh bien, señores, leur dit-il, vous voici sains et saufs à Rio Frio. Le reste du voyage, c’est-à-dire le parcours d’ici à Mexico, n’offre plus guère de dangers. Vous devez être contents !

— Contents ? répéta un des voyageurs d’une voix furieuse. Et de quoi, donc ? d’avoir été dévalisés il y a une heure ?

— Comment ! vous avez été volés ? s’écria l’officier.

— Parbleu ! vous devez le savoir mieux qu’un