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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/72

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c’est que vous ayez osé vous représenter devant nous. Voyons, que venez-vous faire ici ? que demandez-vous ?

— Ce que je demande, répondit l’alferez, mais simplement ce qui m’est dû. Les six piastres que vous avez promises à moi et à mes soldats, pour vous servir d’escorte.

— Ah ça ! c’est de l’impudence poussée jusqu’à la folie ! s’écria le Yankee.

— Mais non : ce n’est que de la justice ! Après tout, si vous n’avez plus d’argent, on pourra vous faire crédit.

— Nous faire crédit !… répéta l’Américain stupéfait.

— Pourquoi pas… si vous nous offrez quelque bon gage !

L’alferez, après avoir fait cette réponse, se saisit du beau manteau de caoutchouc appartenant au Yankee, sortit rapidement de la salle à manger ; puis, enfourchant aussitôt son cheval, qui l’attendait tout sellé à la porte, partit au galop, suivi par ses soldats.

Quant à l’Américain du nord, furieux, hors de lui, en proie à un accès de rage impossible à décrire, il se mit à jurer avec une telle énergie, que doña Jesusita se sauva épouvantée. Nous remontâmes aussitôt en voiture.