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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/78

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cinda Flores s’écria avec un étonnement difficile à rendre.

— Comment, señor, vous qui semblez si indifférent à tout ce qui vous entoure, vous êtes de Huamantla !

Camote, qui jusqu’alors n’avait pas semblé remarquer la volumineuse Lucinda Flores, se contenta de lui faire de la tête un signe affirmatif, et se mit à rouler une nouvelle cigarette.

Ce village de Huamantla, que chacun de nous semblait si bien connaître, jouit en effet d’une très-grande célébrité sur la route de la Vera-Cruz à Mexico, et hâtons-nous d’avouer que cette célébrité n’est nullement usurpée. Huamantla produit à lui seul au moins les neuf dixièmes des voleurs qui pillent les diligences. Le curé, l’alcade, les hommes, et même les enfants au-dessus de quatorze ans de Huamantla, sont tous des voleurs. Doivent-ils cette industrie à leur manière de voir, ou bien plutôt, ce qui me paraît plus probable, à l’excellente position qu’occupe leur village à l’entrée du Pinal ; c’est ce que j’ignore ; toujours est-il que le vol est l’unique commerce, ainsi qu’ils le disent eux-mêmes, auquel ils se livrent ; c’est la seule production de leur terroir.

Après l’aveu de Camote, et surtout dans la position