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où nous nous trouvions, c’est-à-dire pouvant être attaqués d’un moment à l’autre, l’amitié de l’estimable ranchero n’était pas à dédaigner ; aussi m’empressai-je de renouveler la conversation, afin de tâcher de me concilier ses bonnes grâces.

— Ainsi, vous avez l’honneur d’appartenir à Huamantla, señor ? lui dis-je en le saluant, ses habitants jouissent d’une grande réputation de bravoure.

— Ma foi, ils en sont dignes. Quant à moi, señor, j’habite, il est vrai, Huamantla ; mais ce n’est point mon village natal. Je suis de Léon.

— Ah ! de Léon ! Alors vous êtes en progrès !

— Comment cela ?

— Ne connaissez-vous donc point le célèbre dicton populaire sur la ville de Léon ?

— Certes, répondit Camote :

En la villa de Leon
En cada casa un ladron,
Y el que no lo es
Tiene amistad con ladrones[1].

Mais où diable voyez-vous donc là un progrès ?

— En ce qu’à Huamantla les deux premiers vers

  1. Dans la ville de Léon, il y a dans chaque maison un voleur, et celui qui ne l’est pas est lié d’amitié avec des voleurs.