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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/92

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Le blessé releva péniblement la tête.

— Qui me parle ? dit-il d’une voix faible. À boire, pour l’amour de Dieu !

— Caramba, c’est un ami, et même un ami intime, répondit le saltéador. À Mexico, nous nous tutoyions, Et ta femme Conception ! comment se porte-t-elle ?

— Bien, Mais à boire !

— Brave femme que cette Conception ! Dis donc, Syrilo, c’est pourtant moi qui t’ai mis dans ce triste état ! ajouta le saltéador en présentant une gourde pleine d’eau-de-vie au blessé, gourde que celui-ci saisit d’une main tremblante et porta avidement à ses lèvres. Ma foi, j’ai tiré sur toi sans te connaître… Je ne savais pas que tu fusses cocher… Aussi, pourquoi diable n’as-tu pas arrêté tout de suite tes chevaux, quand on t’en a donné l’ordre ?

— Je dormais, répondit plus ferme le cocher en posant, près de lui la gourde d’eau-de-vie.

— Ah ! tu dormais ! Alors, il n’y a dans tout cela de la faute à personne ; c’est un simple quiproquo, inadvertencia, dit le voleur.

— Je n’en ai pas moins une balle dans la poitrine.

— Comment ! dans la poitrine, s’écria le saltéador indigné… Je puis cependant te jurer sur Notre-Dame--