de-Guadeloupe, que je ne voulais pas l’attraper à la poitrine.
— Regarde, répondit le blessé en entr’ouvrant péniblement sa veste.
— C’est pourtant vrai, dit le saltéador après avoir considéré en connaisseur la blessure de Syrilo, c’est en pleine poitrine ! Eh bien ! parole d’honneur, je te visais à la tête… mais, je le vois, j’ai tiré avec trop de précipitation et mon coup a baissé.
— Crois-tu que j’aie encore longtemps à vivre ? demanda le blessé avec cette stoïque indifférence que montre toujours le Mexicain à l’approche d’une mort inévitable.
— Oh ! tranquillise-toi ! un quart d’heure tout au plus. Le cœur m’a semblé touché.
— Puisqu’il me reste encore un quart d’heure devant moi, donne-moi une cigarette.
— Tiens ! c’est une bonne idée. J’ai justement d’excellent tabac de contrebande.
Le saltéador se mit aussitôt à rouler deux cigarettes, et le cocher porta de nouveau la gourde à ses lèvres.
Vingt fois il m’est arrivé de voir mourir aussi tragiquement des Mexicains. Chez tous j’ai retrouvé cette même indifférence vis-à-vis de la mort.
Le saltéador ayant allumé la cigarette que deman-