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Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 1, 1855.djvu/207

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inconnu

— Très bien… Tu vois que nous agissons tous les deux en connaissance de cause. Laisse-moi fumer.

— Permettez, reprit-il ; si pourtant nous nous trompions tous les deux ; si je n’étais, moi, qu’un imprudent et vous qu’un étourdi, pourquoi ne pas nous éclairer l’un et l’autre ?

Je ne répondis rien, et il continua froidement :

— La preuve que je ne suis pas un voleur émérite, c’est que je vous ai attaqué seul, à minuit, sur la grande route, et qu’il est probable que vous n’avez pas grand’chose sur vous. Or, si je ne détrousse les voyageurs qu’accidentellement, en amateur, vous ne rendrez pas un grand service à la société en me tirant un coup de pistolet, car il y a dans la république des milliers