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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/176

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un signe à Lévise. Il était de toute urgence de réconcilier les fiancés.

— Mademoiselle Euronique, dit Lévise, vous devriez être contente de revoir M. Cardonchas.

— Moi ! comme d’avoir la peste.

— C’est bien ! dit Cardonchas, sans disputer on peut s’arranger. Avec ce diable de mariage, on me fait tourner en bourrique.

— Qui donc ? demanda Louis, que vous est-il arrivé ?

— Eh bien ils disent que je suis un traître ! répondit l’archéologue avec une mine sombre.

— Vos amis ?

— Oui, Mâcheron et le vieux Lapotte.

— Parce que vous vous mariez ?

— Ils m’ont dit que je sacrifiais à mon intérêt personnel et que je n’étais plus digne…

— Eh bien qu’il y reste avec ses braillards ! s’écria Euronique.

— C’est ce que je ferai. Il faut rester célibataire parce que les femmes vous détournent de vos principes.

Euronique était une personne fière. Sans se rendre bien compte du mot principe, elle supposa que Cardonchas donnait à des choses de peu d’importance la préférence sur sa main.

— Il peut aller danser avec ses… machines ! dit-elle furieuse, qu’il ne reparaisse plus devant moi ou je lui campe une jatte d’eau bouillante sur le museau.

— Eh bien ! oui, je resterai fidèle aux amis, dit Cardonchas plein de majesté, une marmite ne me fera pas renoncer à mes aspirations.

— Une marmite ! répliqua Euronique exaspérée. Si je suis une marmite, il n’est qu’un tonneau percé ! Ah ! il viendra pour me dire des insolences !