Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/181

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— Et alors, reprit-il, rien à Guillaume ! ce sera difficile !

— Que m’importe ? répondit-elle avec un peu de colère.

Volusien se tut de nouveau et fuma sa pipe, gardant sa mine indifférente.

Lévise avait tout réuni dans un panier ce qu’elle voulait emporter. Elle s’approcha de Volusien dans l’intention de lui faire des adieux un peu moins froids que ne l’avait été la conversation.

— Je suis prête, je m’en vais ! dit-elle.

— C’est une drôle d’heure pour entrer en place ! répliqua Volusien entre les dents.

Lévise rougit et fit un geste de contrariété.

— Euronique s’en est allée en laissant tout en désordre, dit-elle sèchement.

— Alors tu vas là à demeure ? reprit Volusien.

— Oui ! répondit Lévise en le regardant fixement pour lire sur sa figure si quelque scène violente allait éclater.

Volusien haussa les épaules.

— Au bout le bout ! dit-il, ici nous sommes comme des lépreux. Eh ! bien, pourquoi nous gênerions-nous ? Au moins si le gibier ne rapporte pas, j’aurai mon tabac et mon vin… Va, fais comme tu l’entendras !

— Es-tu content, oui ou non ? demanda Lévise qui se sentait forte, en n’étant pas poursuivie par la désapprobation de son frère.

— Eh bien ! dit-il, adieu, pars !

Il lui tendit la main.

— Tu viendras me voir.

— Oui, oui ! répliqua Volusien avec une sorte d’impatience.