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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/209

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— Je partirai en leur disant adieu !

— Toi, tu vois pour toi ! moi, je vois pour moi ! Si je peux arranger l’affaire pour Lévise, c’est tout ce qu’il me faut. Tu ne peux pas demander plus.

— Et tu iras lui dire qu’il se marie avec Lévise ?

— Oui !

— Ce n’est pas la peine de te déranger.

— Eh bien, on cassera la tête à quelqu’un !

— C’est par là qu’il faut commencer.

— Non, dit Volusien ! j’irai voir Lévise dans la journée !

— J’y vais avec toi !

— Tu te méfies donc de moi !

— Non, mais tu es trop facile à te payer de bonnes raisons.

Quelle que fût l’excitation de Volusien, l’idée de s’attaquer ouvertement au bourgeois l’intimidait d’une certaine façon ou, au moins, le troublait. Il n’avait jamais eu l’habitude de s’occuper de sa sœur. Seul, il eût fermé les yeux, et il éprouvait de la colère contre son compagnon qui l’aiguillonnait sans cesse.

— Allons, reprit Guillaume, ce maudit Bagot m’a fendu la lèvre et fait un trou au front ; je veux bien te donner le temps qu’il me faudra pour que ça se ferme. Tu as beau faire, tu n’iras jamais de l’avant. Mais si, quand je serai guéri, tu ne commences pas, je me passerai de toi !

Volusien eut du plaisir à recevoir ce délai, et il emmena Guillaume à la cabane du bûcheron pour y faire un pansement à ses blessures. Ensuite ils prirent dans une cachette qu’ils s’étaient ménagée dans le bois, leurs fusils et leurs engins, et chassèrent.

Vers l’heure du dîner, la fièvre s’empara de Guillaume.