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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/210

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Il proposa d’aller se reposer au cabaret. Le cabaretier tenta de les dégoûter de nouvelles querelles en leur faisant peur.

— Ah ! brigands, dit-il amicalement, vous ferez mieux d’aller chez vous. Bagot s’est plaint, et on va envoyer des rondes ici tous les jours, à partir de ce soir.

Les braconniers se retirèrent à la cabane, où ils passèrent la nuit.

La bataille à la Bossemartin avait eu trop de témoins pour n’être pas connue trois heures après de tout le village, sans que Bagot se fût plaint. C’est ainsi qu’on avait su le retour du beau Guillaume.

Heureusement pour celui-ci, le maire détestait Bagot. On se borna à envoyer le soir deux gendarmes passer devant le cabaret où tout le monde se tint coi ; mais les braconniers ne furent pas recherchés. Volusien persuada même à Guillaume de se cacher, ce qu’il obtint, la volonté de celui-ci étant détendue par la fièvre, qui dura trois ou quatre jours. Ils couchaient la nuit dans un ancien trou à charbon qu’ils avaient transformé en magasin souterrain, et dissimulé avec une adresse de sauvages.