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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/238

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Aussitôt que Volusien fut dans l’intérieur, Lévise reprit à voix basse :

— Eh bien, parle !

— Ce n’est pas à toi, dit-il, c’est au monsieur que je veux parler !

La voix de Volusien retentit dans la maison. La pauvre Lévise le supplia :

— Parle bas, tu peux bien me dire ce que tu veux !

— Non, répliqua-t-il, je veux le voir ! où est-il ?

Il haussait le ton davantage, Lévise se plaça devant lui.

— Tu ne le verras pas ! il n’est pas fait pour vous parler !

Sa terrible et inévitable fierté, dès qu’il s’agissait de Louis, excita Volusien.

— Est-ce qu’il n’est pas de chair et d’os comme les autres ? s’écria-t-il, il faudra bien que je le voie, quand même il se serait caché dans une armoire.

— Eh bien ! il ne se cachera toujours pas devant toi ! dit Lévise voyant apparaître Louis au haut de l’escalier.

— Qu’y a-t-il donc ? s’écria le jeune homme d’un ton hautain en descendant de deux bonds.

Il accourait pour défendre « sa couvée ! »

— Il y a que c’est moi ! dit Volusien, brutal. Vous me reconnaissez ?

— Oui ! répondit Louis d’une voix cassante.

Il n’y avait dans le vestibule qu’un demi-jour. La grande taille de Volusien se détachait en silhouette sur la clarté du dehors, la tête ramassée dans les épaules, tendue en avant, l’œil en dessous et obstiné. On eût dit un bœuf se préparant à donner des cornes sur quelque obstacle.

Louis assez pâle se tenait sur la première marche de