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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/151

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


vais conducteur. Lorsqu’il est dans les rues en cabriolet et qu’on en est instruit, on doit se tenir sur ses gardes, et autant qu’il est possible éviter de se trouver sur son passage. Au reste, dans cette histoire pleine de sens et de morale, nous ne parlons de la maladresse de cet étourdi que pour donner à notre jeune veuve et au sage Joachim le temps de se relever et de se rajuster.

Le danger passé, on se regarde, on rougit ; on est embarrassé, on entre dans l’église pour remercier Dieu. Cependant ces baisers involontaires que la jeune veuve avait donnés et reçus ne tardèrent pas à troubler son repos, et Joachim, sans en rien savoir, devint, ainsi que son bouton d’or, le sujet d’une grande tentation.

Un laquais n’est qu’un laquais, mais quand on vit dans la retraite et que Dieu le veut, un laquais est un homme, et un homme aussi à craindre pour la vertu d’une femme et veuve que dans le monde le sont, lorsqu’ils veulent en prendre la peine, vingt charmants vauriens que nous connaissons tous.

Mille pensées déshonnêtes assiégèrent d’abord l’esprit de la jeune veuve ; elle avait beau prier et les chasser, ces pensées entraient dans son imagination comme en

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