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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/150

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


venez m’accompagner à l’église. » On y fut à pied ; madame eut besoin de son bras pour traverser la rue. Un pied mal assuré qu’elle pose sur une pierre chancelante lui cause un faux pas. Ce faux pas en fait faire un à Joachim, elle tombe et il tombe avec elle et sur elle.

Le bruit d’un cabriolet qui, avec une rapidité étonnante, vient à eux les fait frémir ; de peur d’être écrasée et n’osant se remuer, elle se tapit sous Joachim qui, ne craignant rien pour lui et craignant tout pour sa maîtresse, de son corps nerveux couvre son corps délicat. Dans ce pressant danger leurs deux visages se touchèrent souvent, leurs bouches même se rencontrèrent quelquefois ; mais ce qui incommoda le plus fortement notre jeune veuve, fut le bouton d’or de Joachim. Tout cela était dans les desseins de Dieu.

Ce n’est pas sans raison qu’ils avaient craint : Joachim eut un bras déchiré par une des roues du cabriolet. Le mal n’était pas bien grand, mais il prouvait le danger.

Il est bon que tous les honnêtes gens qui marchent à pied dans Paris sachent que le cabriolet en question était celui du jeune comte de ***, aussi imprudent que mau-