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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/161

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


servent cette planète, qui nous paraît si brillante, plus ils la trouvent difforme [1]; le jeune hussard, au contraire, plus il observe Mme de Montcornillon, plus il la trouve belle, et il avait raison. Son visage, par la forme et la régularité des traits, l’emporte en perfection sur celui de Mme de Fezensac : ses yeux sont presque aussi beaux que ceux de notre souveraine ; à la vérité, elle a moins d’éclat, son front est moins auguste, mais sa taille n’est ni moins élégante, et sa démarche ni moins noble, ni moins aisée.

Le marquis de Confolans, pour l’accomplissement de ses beaux desseins, tenta diverses voies, et elles furent toutes inutiles. On ne vient pas toujours à bout de ce qu’on entreprend. En amour comme à la guerre, un hussard n’est heureux que quand Dieu le veut et dans le temps qu’il veut. Notre marquis, quoique Français et militaire, malgré la vivacité de ses désirs, se résigne, et comme un bon chrétien mettant en Dieu, et surtout dans les circonstances, toute sa

  1. Vénus n’est qu’un rocher très aride et par là même très propre à réfléchir la lumière ; c’est pour cela que Fontenelle disait ingénieusement que Vénus n’était belle de loin que parce qu’elle était très laide de près.