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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/162

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


confiance, continue d’observer Mme de Montcornillon, cet astre du faubourg Saint-Denis qui doit briller un jour sur le théâtre du grand monde. Il était jeune, mais il était persuadé que lorsqu’on veut bien fortement une chose. Dieu permet toujours qu’elle arrive.

Mme de Montcornillon, qui ne se doute ni qu’elle est un astre, ni qu’elle est observée, mais soumise aux avis du père Bonhomme, a déjà fait acheter une Bible et plusieurs histoires pieuses et récréatives, telles que les vies de sainte Thérèse, de Marie Agrado, de Marie Alacoque et des Pères du désert. La lecture devint sa grande occupation. Ses deux femmes de chambre furent admises à partager avec elle ce saint amusement. Elles s’édifiaient mutuellement et s’extasiaient de bonne foi sur chaque merveille qu’elles lisaient.

La lecture de la Bible avait la préférence sur toutes les autres histoires. Si elles y trouvaient quelques actes de barbarie, elles ne faisaient pas les raisonneuses, mais elles se contentaient de dire : « Dieu, qui est le maître de tout, le voulait ainsi. » Si c’était un trait de simplicité des temps patriarchaux, elles disaient : « Les hommes d’alors n’y