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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/163

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


regardaient pas de si près, ils étaient moins méchants que ceux de nos jours. » Si elles lisaient quelque figure des prophètes, elles s’écriaient de concert : « Cela doit être bien beau, car nous ne le comprenons pas. » On ne quittait une lecture que pour en prendre une autre.

Cette sainte occupation, ainsi que le père Bonhomme l’avait prévu, dissipa les tentations de la jeune veuve et lui donna des visions. Ses femmes de chambre en eurent aussi. C’était à qui des trois ferait les plus jolis songes. Parmi ceux de Mme de Montcornillon, il y en eut un qui décida de son sort : il lui sembla voir, à l’exemple de Jérémie, une belle verge qui veillait[1], virgulam vigilantem, et entendre Dieu qui, en lui montrant cette singularité, lui demandait ; « Que voyez-vous, madame ? »

À la suite de cette vision elle s’imagina être grosse, ainsi que ses deux demoiselles,

  1. Saint Jérôme dit que cette verge était de noyer. Le texte hébreu ne le dit pas. Il eût bien mieux valu que saint Jérôme nous dit comment une verge veille. Nous prions nos sages maîtres de la Sorbonne de nous l’apprendre. C’est à eux que nous nous en rapporterons. Là-dessus ils en savent tout autant que saint Jérôme.