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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/178

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


jeune veuve et à ses deux suivantes. C’était sur les deux heures du soir :

« Tout mystère est consommé en madame et dans la maison de madame, vous le voyez et bientôt vous ne le verrez plus. Car selon ce qui est écrit dans le ciel, il s’en va pour revenir. Celles qui l’ont vu le reverront dans sa gloire, et le jour de la gloire n’est pas loin. Bénies soient à jamais celles en qui et par qui les œuvres du Seigneur se sont accomplies ; je le dis, en vérité, que dans tous les endroits de Paris où l’on racontera ces merveilles, ce sera à la louange de celui par qui elles ont été opérées et de celles en qui elles se sont opérées. »

Après que, d’un ton prophétique, notre ermite eut prononcé ce petit discours, il passa dans l’antichambre et aussi prompt qu’un éclair, il descend dans le jardin et disparaît.

Cette évasion mystérieuse et inattendue plongea nos trois recluses dans une profonde rêverie. Mme de Montcornillon était inconsolable. Sa première demoiselle pleurait amèrement. — Pourquoi nous affliger ? dit la brunette. Ne nous a-t-il pas bénies et avec la bénédiction d’un prophète peut-on