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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/188

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


à ce mariage, fut de la part du jeune et honnête colonel une raison de plus pour en accélérer la conclusion. Ce mariage, fait depuis dix ans, est un des meilleurs qu’on ait encore vus à Paris, rue du Bac.

La première femme de chambre, qui avait retenu les traits les plus édifiants de la Bible, regretta d’abord la simplicité des anciens temps où les Abraham, les Nachor, les Jacob et autres, après avoir travaillé avec leurs femmes, travaillaient ensuite avec leurs suivantes.

— Oui, dit la demoiselle aux dix-huit ans, ces temps étaient bons ; mais j’aimerais encore mieux avoir un mari à moi toute seule que d’attendre pour le repas de l’après-souper la desserte d’une maîtresse, laquelle desserte, quelque bonne qu’elle soit, doit toujours laisser de l’appétit.

La jeune veuve, devenue marquise de Confolans, ne tarda pas à adoucir leurs regrets. Elle leur procura à chacune un fort bon établissement ; je les vois de temps en temps faire part à leur maîtresse du bonheur dont elles jouissent dans leur ménage : elle les reçoit tous les jours avec bonté, se plaît à verser ses bienfaits sur leurs enfants et ne les voit jamais sans leur dire à l’o-