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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/44

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


M. de Saint-Ognon, Dieu est tout-puissant, et il choisit qui lui plaît pour échauffer le sein d’une femme dévote qui espère en lui. Je pense pourtant que dans peu Madame vivra en paix avec son mari, et cela doit être. Lisez, Madame, et voyez tout au long ce qui est écrit dans l’histoire de Jacob, père des douze patriarches et tige de la maison de Bethzamooth.

Madame la dévote prend la Bible, parcourt l’histoire de Jacob. — Je ne vois rien, dit-elle, dans toute cette histoire, qu’un homme qui rêve beaucoup, qui couche tour à tour avec les deux sœurs et avec les deux servantes. Je vois aussi des moutons qui grimpent sur des brebis pour leur faire des agneaux ; mais je ne vois pas que mon mari doive coucher avec moi pour me faire un enfant. Je ne vois pas non plus que mon nom soit dans cette histoire.

— La réflexion de Madame est très juste, reprend M. de Saint-Ognon, et les dames de Paris en font rarement d’aussi judicieuses ; mais, comme on dit, il faut de l’ordre en tout et le Saint Esprit, qui a dicté cette histoire, a dû parler de Jacob et de ses moutons avant de parler de ses descendants, au nombre desquels se trouve le prince de