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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/58

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


et de cet heureux inceste est venu notre salut, car il en vint deux enfants, dont l’un est mis au nombre des ancêtres de J.-C.

« L’Écriture sainte est remplie de traits qui sont condamnables aux yeux des hommes, et qui ne déplurent pas à Dieu. Il en est à peu près de même du bienheureux Robert d’Abrissel. Sans pécher, il put faire les saintes épreuves dont vous parlez. Dieu est tout-puissant, il donne la force, comme les biens de la terre, à qui il veut. Avec son secours, le plus faible peut résister aux rois et à toutes les puissances de l’enfer. Il peut braver le roi d’Angleterre et sa grosse tour, un sultan et son château des sept tours, un pape lui-même et son château Saint-Ange ; quand on a Dieu pour soi, on ne risque jamais rien ; moi, avec sa grâce, je serais au lit entre une jeune abbesse et une novice, toutes deux belles, fraîches, appétissantes, si Dieu était pour moi, je me moquerais de Satan et de ses tentations, de la chair et de ses aiguillonnements. Quand on a Dieu pour soi, on est toujours fort.

— J’admire, répliqua Mme Bethzamooth, tant de belles choses que vous m’apprenez ; en conséquence, je vous demanderai s’il y aurait quelque mérite à faire cette nuit,