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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/59

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


entre nous, une épreuve comme celle du bienheureux Robert.

— Non, certes, répond avec vivacité M. de Saint-Ognon ; ce serait là une épreuve abominable, qui attirerait sur nous la colère de Dieu, et laquelle épreuve, si nous avions le malheur de la manquer, de mourir en cet état, nous plongerait dans le fin fond de l’enfer. L’enfer, dit souvent l’abbé Duvernet, n’est pas une demeure qui convienne à tout le monde. Le paradis vous convient, Madame, et l’enfer sera pour moi, qui suis un grand pécheur. Coucher ensemble comme Robert avec ses pénitentes ! L’idée m’en fait frémir. Il n’appartient qu’aux saints de faire de pareilles épreuves. C’est un crime d’y penser, à moins que cela ne fût fortement inspiré ; alors la victoire tournerait à la gloire de Dieu, de qui viennent les bonnes inspirations, et à la gloire de son saint nom et de sa grâce. Le triomphe serait réputé justice, et le mérite d’un semblable essai serait d’autant plus glorieux que le danger serait plus grand. À la guerre contre les ennemis de Dieu, on n’acquiert, comme Judas Machabée, un nom illustre qu’en bravant les périls de la mort.

— Je vous crois, dit madame la dévote,

3.