terie que me fait la dévotion de Madame. Je
lui demanderai à mon tour s’il y a un grand
mérite à ne pas manger des crapauds ? Et y
aurait-il eu quelque vertu de la part du
bienheureux à s’abstenir de toucher à une
laideron, à une religieuse qui aurait eu un
front ridé, un visage hideux, un cou jaune et
tors, un petit œil éraillé, une bouche mauvaise,
des dents gâtées, une peau de parchemin, et,
comme dit très bien le prophète Osée, des seins
flasques et vides, ubera arentia ? Il n’en était
pas ainsi ; comme fondateur de l’abbaye de
Fontevrault, sa dévotion choisissait dans le
saint bercail ce qu’il y avait de plus régulier
pour les traits du visage, ce qu’il y avait de
plus parfait en pieds, en jambes, en genoux,
en cuisses, en taille, en nez, en cou, en bras,
en bouche et en gorge ; des religieuses professes
et novices, converses ou postulantes,
qui, comme Madame, eussent une bouche
fraîche, des lèvres vermeilles, une haleine
parfumée, un nez un peu retroussé, de petites
fossettes aux joues et au menton, dont
la carnation du visage fût un peu animée,
dont les yeux fussent aussi grands, aussi
purs et aussi brillants que les siens, dont la
peau fût aussi blanche, aussi douce et aussi
unie, dont les chairs fussent aussi fermes, et
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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH