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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/71

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


prend-il des soins si minutieux pour l’habillement de son grand prêtre et de ses lévites, pour la construction de son arche, de son autel, de son tabernacle, pour la forme, la grandeur et la couleur des rideaux, pour leurs boucles et leurs anneaux ? Si on ne savait pas que c’est Dieu qui parle, on croirait entendre une femme de qualité qui, après avoir commandé à son tailleur la livrée de ses domestiques, ordonne ensuite à son tapissier les meubles d’un boudoir ou d’une toilette.

« Je demande encore, continua Mme de Bethzamooth, pourquoi Dieu ordonne-t-il qu’on fasse mourir à coups de pierres un bœuf qui a tué un homme, tandis qu’il ne fait pas mourir les lions, les hyènes, les panthères, les tigres, les ours, les léopards qui les dévorent et les puces qui les tourmentent et qui ne sont bonnes qu’à m’empêcher de dormir ? »

M. de Saint-Ognon fronce les sourcils, garde un profond silence sur tant de pourquoi et, d’un ton froid et sévère, dit : — Madame aimera peut-être mieux savoir comment se faisaient les parfums qu’on brûlait devant le Saint des saints. Dieu lui-même en donna la recette en disant à Moïse :